Les Ateliers de Français au Centre du Doyenné

18 juillet 2025

Lorsque l’on pense aux Restos du Cœur, ce sont les collectes et les centres de distribution alimentaires qui nous viennent à l’esprit. Pourtant, les Restos proposent une multitude de services à la personne, pour accompagner les personnes accueillies autrement que par l’aide alimentaire.

Bernadette, responsable des stagiaires et membre de l’équipe des ateliers de Français du centre du Doyenné à Angers, insiste là-dessus : ”Les gens ne savent pas que l’on propose des services d’aide à la personne, ils sont surpris quand on leur dit qu’on fait aussi des ateliers de français”. Le centre du Doyenné, c’est 61 adultes accompagnés par 15 bénévoles dans l’apprentissage du français.

Au Doyenné, les ateliers de français se déroulent chaque lundi après-midi de 14h à 16h. Pendant 2h, les bénévoles accompagnent les personnes accueillies volontaires dans l’apprentissage de la langue française. Si certaines, comme Khadija, viennent toutes les semaines, la plupart ne viennent pas régulièrement, ce qui rend l’accompagnement difficile en termes de régularité et de stabilité. Pourtant, chaque lundi après-midi, il y a du monde. Le Lundi 19 mai, 15 apprenants étaient présents pour écouter le cours de Bernadette, chargée d’expliquer la leçon ce jour-là.

 

Les cours de français au Doyenné suivent une organisation similaire aux cours de langues dans les écoles : il y a un premier temps en classe entière, où un bénévole explique la leçon du jour, en incluant des verbes, des mots de vocabulaire et des exemples pour illustrer la thématique de la semaine. Cette semaine, le thème était Chez le médecin.

Le but est de donner les clés de compréhension de la langue aux personnes accueillies qui ne parlent pas bien français, voire pas du tout, ce qui représente un vrai frein pour leur insertion. L’enjeu n’est pas seulement de leur apprendre à lire, écrire et parler le français, c’est qu’ils soient capables de s’exprimer, de connaître leurs droits, de parler de leurs besoins et de leurs émotions. Sur le long terme, ces cours les préparent, en parallèle du soutien à la recherche d’emploi et aux ateliers sur l’accès aux droits, à une insertion concrète dans la société.

La deuxième partie du cours se fait en petit groupe, un apprenant pour un bénévole dans le meilleur des cas. En effet, comme dans toutes les classes, les niveaux sont très hétérogènes : si certains sont déjà capables de s’exprimer clairement, d’autres ne connaissent que l’alphabet et ont besoin d’un accompagnement qui reprend les bases de la langue.  Pour chaque apprenant, un livret est créé, avec une fiche récapitulant leur niveau de français et des feuilles d’exercices en conséquence pour que chaque semaine, le bénévole chargé du tutorat sache exactement quels points travailler.

Pendant ce temps de tutorat ciblé, c’est l’occasion pour les apprenants de poser des questions sur les points plus difficiles de la leçon, et de faire des exercices avec leur tuteur pour renforcer ce qui a été appris juste avant. Parce que les ateliers de français sont basés sur un engagement volontaire, les apprenants démontrent un vrai engouement pour les cours. La majorité sont des femmes présentes aux ateliers laissent leurs enfants à l’accueil de jour famille du doyenné, juste derrière le centre de distribution. Un système qui permet aux mamans de venir aux cours de français dispensés par les bénévoles.

Ce ne sont pas les bénévoles qui choisissent les thématiques et le contenu des cours, nous explique Bernadette, ceux-ci doivent respecter les indications du Cadre européen commun de référence pour les langues qui pose une base pour l’enseignement des langues au niveau de l’Europe. Les cours s’étendent donc sur 32 semaines et regroupent des thèmes tels que l’identité, le temps, l’orientation, le corps, la santé, le logement ou la nourriture. Des thèmes à maîtriser pour les personnes accueillies, en particulier pour celles qui ne parlent pas le français.

Les bénévoles encadrant se retrouvent début juillet pour discuter des actions à mettre en place pour améliorer les cours, certains exercices à revoir, d’autres à ajouter… Bernadette et les autres bénévoles espèrent recevoir autant d’apprenants l’année prochaine.

                                                                                                                                       Jeanne Lauzevis, Stagiaire UCO